Cette fois les filles étaient conviées à participer à une sortie caïmans ! Les gars ayant déjà fait cette expérience il y a quelques semaines. Nous sommes donc partis à trois couples pour une nuit sur le fleuve Sinnamary près de la ville d'Iracoubo, à peu près 45mn de Kourou .
Départ 20h00 de la résidence, retour quand on aura attrapé un caïman d'au moins un mètre... Arrivés au barrage d'Iracoubo vers 21h00, nous avons garé le 4x4, mis la barque à l'eau et pris un petit-encas, car le dîner était prévu plus tard sur la barque au milieu du fleuve.
Et c'est parti pour l'aventure ! Yann le chasseur expérimenté était aux commandes de la barque à l'arrière et Marine et moi (les novices) devant. Notre rôle était donc de le guider dans la nuit à l'aide de nos lampes de chasse. Sauf qu'il y avait du brouillard et qu'on ne savait pas trop comment le guider donc nous avons failli foncer droit sur la rive... On a eu peur, on s'est mise à hurler et à gesticuler dans tous les sens et Yann a tout naturellement décidé de nous changer de place...
Après quelques minutes de trajet sur le fleuve, la chasse a enfin pu commencé. Tout l'équipage allume ses lampes et on balaye de droite à gauche les deux rives. Le premier qui aperçoit deux points lumineux rouges (= yeux de caïmans) crie "BILLE". Au début, ce qui surprend le plus c'est le nombre de ces billes qui brillent dans le noir. Les blanches sont celles des araignées (des milliers...), les vertes les serpents, les jaunes les mammifères type singe, petit rongeur, etc... L’atmosphère de nuit sur le fleuve est complètement différente et nous avons vu plus d'animaux que de jour. Des serpents et des araignées nageant dans l'eau par exemple... Mais aussi un couple de coatis (sorte de raton laveur) dans un arbre.
Une fois les premières billes rouges identifiées, tout l'équipage éteint ses frontales et seul celui ou celle qui a vu les billes continue d'éclairer le caïman. Qui lui ne bouge plus. Du tout. c'est d'ailleurs cela qui est étonnant. On arrive donc à l'approcher aisément mais parfois l'état de la rive ou les buissons ne permettent pas de "beacher" facilement. Il faut donc soit mettre un pied (ou les deux) dans le sable/boue et s'y enfoncer, soit rentrer dans les buissons dans lequel on voyait juste avant des milliers de yeux blancs (si vous avez suivi vous savez de quoi je parle...). On a donc laissé les gars faire car aucune envie d'avoir des araignées qui nous tombe dessus. Un minuscule crabe qui saute dans la barque nous a suffi en terme de frayeur !!
Beacher = déposer son bateau sur le sable.
Ensuite vient la technique du collet. Il faut s'approcher assez près du caïman donc et passer le collet tout doucement autour du cou. Si on ne le touche pas, il ne s'enfuit pas. Une fois le collet mis en place, on tire et le caïman est capturé. Nous en avons remonté 3 ou 4 dans la barque car nous avons tout de suite relâché les bébés. Il a fallu leur fermer le museau avec du gros scotch et leurs lier les pattes avant et arrière car même si les plus gros faisait 90-95cm de long, leur force est assez impressionnante. Mais nous les avons tous relâchés avant de revenir au degrad car le principe de la chasse No-Kill porte bien son nom : on capture mais on ne tue pas !
Quelques photos :
Retour à la résidence vers 5h00 du matin. Nous n'avons pas vu le temps passer et la pause dîner au milieu du fleuve est finalement devenu une pause 4x4 sur le chemin du retour ! En bref, une superbe expérience à faire au moins dans sa vie, même si on n'est pas chasseur.
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