Juste après les vacances de Noël, nous avions prévu un week-end sans enfants près du saut Takari avec un couple d'amis. Nous avons donc profité de la venue de mes parents pour faire garder les garçons et enfin passer quelques jours entre adultes !!
C'était donc parti pour 3 jours et 2 nuits à 1h de voiture de Kourou et 3h de barque depuis le barrage de Petit Saut. Arrivé sur place, nous avons mis la barque à l'eau puis garé la voiture chez le brésilien qui vit à côté. Pour 10€ par jour, il garde les véhicules sur sa propriété. C'est une pratique assez courante en Guyane dès qu'on laisse sa voiture quelque part, surtout pour plusieurs jours.
Lac des bois morts
Le trajet en barque commence donc à proximité du barrage de Petit Saut sur le lac des Bois Morts. Le paysage est assez surprenant car il est composé de milliers d'arbres morts émergeant d'un lac immense (365km², soit 3 fois Paris). En effet, lors de la construction du barrage en 1994, et compte tenu de la taille de la forêt à inonder, il n'y a pas eu de déforestation. Ce qui donne une ambiance assez étrange et apocalyptique :
Le saut Takari
Après 3h de barque, et quelques petites pauses, nous sommes arrivés au fameux Saut Takari ! Un site magnifique au plein cœur de la forêt. Comme il n'y avait personne, nous avons visité les 2 carbets placés de part et d'autre de la rive et nous avons opté pour le plus sympa, le carbet fourmis.
Saut = Chute d'eau sur le cours d'une rivière.
Une fois, le bivouac installé (hamacs suspendus, nourriture et matériel de camping installés), nous avons commencé à pêcher, car c'était bien le but de ce week-end... Avec des cannes à coup et à ma plus grande surprise, nous avons remonté très facilement des dizaines de carpes... appelé ici karp jonn ou karp rouj. Moi qui n'avait jamais pêché de ma vie et qui trouvait que c'était un loisir barbant, je me suis vite prise au jeu et j'ai pêché tout le week-end :) des carpes bien entendu... Car les eaux du saut Takari abritent également un espèce de monstre préhistorique... l'Aïmara.
Aïmara ou poisson-tigre = poisson carnivore et nocturne qui fréquente pratiquement tous les fleuves de Guyane. Il peut aisément dépasser les 1m et atteindre jusqu'à 40 kg.
Les pêcheurs qui atteignent Takari viennent spécialement pour ce poisson, qu'on trouve dans les fleuves et criques de Guyane non pollués par le mercure. Les garçons ont donc tenté leur chance, sans grand succès le jour de notre arrivée. Le 2ème jour non plus, nous avons donc décidé de poser des "boot" en fin de journée. Il s'agit de mettre un appât de préférence vivant (ici des carpes pêchées par les filles) sur un gros hameçon attaché à un fil lui même attaché à une branche en bord de rive. De cette manière, l'appât se débat dans l'eau et attire le gros poisson. En fin de soirée, juste après le repas, nous sommes repartis vérifier les boot et là surprise : ma petite carpe avait été sectionnée en deux... une grosse masse noire s'agitait dans l'eau... Un aïmara de 11kg... Impressionnant par sa taille mais surtout par sa force et son agressivité ! Autant dire, que le lendemain on ne pêchait plus immergé jusqu'à la taille, mais plutôt à mi-mollet... Sur un second boot, il y avait également un autre aïmara de 4.7kg cette fois, que nous avons mangé grillé au feu de bois le lendemain :) Finalement, notre ami pêcheur a réussi a en remonter un le jour de notre départ, de bon matin, pendant que nous étions encore tous endormis. En claquettes-short, il a tout de même pêché un aïmara de 13.5kg et de 99cm...
Hormis la pêche, nous avons aussi tenté une sortie chasse de nuit... mais à part des yeux d'araignée par milliers et un opossum, nous n'avons pas vu grand chose. Nous avons aussi visité un carbet touristique à proximité, le carbet Aïmara, entouré d'un joli verger très bien entretenu. Du carbet partait un petit sentier le long d'un court d'eau que nous avons emprunté. Une petite marche de 20mn très sympa pour se dégourdir les jambes.
En somme, un week-end très sympa en compagnie d'amis qui apprécient la nature et les choses simples ;) Comme nous ! A faire accompagné par des personnes expérimentés (ce qui étaient notre cas) ou avec un guide-moniteur de Guyane.
Comentarios