La Savane Roche Virginie est un inselberg accessible depuis la RN2, à quelques kms du centre de Régina, dans l'Est de la Guyane.
Inselberg : mot composé de deux termes signifiant île (Insel en allemand) et montagne (Berg). Petites montagnes de granit émergeant de la forêt amazonienne. Il en existe environ 200 en Guyane, surtout dans le sud.
Arrivés la veille avec nos amis, nous avons dormi au gîte communal (dortoirs à 12€ par pers. : spartiate mais propre !) et mangé au seul restaurant de la ville, l'Empire (bon rapport qualité/prix, énormes portions). Le but étant de partir tôt le lendemain pour arriver parmi les premiers en haut (et installer un campement pour 11 personnes!).
Le sentier, balisé par l'ONF et parsemé de panneaux pédagogiques, mène aux roches en 2h environ sur une distance de 2,9km. Notre groupe étant composé de 6 adultes et 5 enfants (dont 2 ados capables de porter leur paquetage), nous étions chargés comme des mules... entre la nourriture et l'eau pour 3 repas, le couchage et les bâches, nos sacs pesaient entre 15 et 25 kgs !! Une première pour moi, qui n'avait jamais randonné avec un sac aussi lourd.
L'accès aux roches fut finalement assez facile, avec quelques arrêts pour les enfants (et les grands!). Nous avons croisé quelques randonneurs en chemin, ce qui était plutôt bon signe pour pouvoir espérer être seuls sur le site de bivouac. Un seul passage difficile sur un tronc, les autres criques étant traversées par des ponts. Finalement le sommet situé à 138m d'altitude fut vite atteint et nous avons enfin découvert ce fameux panorama depuis le haut de la roche avec vue sur la canopée.
La savane Roche Virginie est formée de rochers de granit recouverts d'une algue microscopique appelée "cyanobactérie". Elles sont connues pour coloniser d'autres milieux hostiles comme les laves de volcan ou les sables du désert. Et effectivement, lorsqu'on se tient en bas de la roche, les trainées formées par les rochers ressemblent à des coulées de lave. Un paysage semblable à ce qu'on peut voir à La Réunion, mais entourée d'une forêt dense !
Après en avoir pris plein les yeux, nous avons monté le campement, plus communément appelé "carbet bâche". Il s'agit de pendre son hamac entre les arbres et de placer une bâche au dessus pour le protéger de la pluie et des chutes de branches éventuelles. Cela demande donc un peu plus de temps qu'une installation en carbet traditionnel car il faut tenir compte de l'espace entre les arbres, nettoyer un peu le sol, sécuriser les sangles des hamacs à l'aide de clous plantés dans les troncs et enfin aménager un coin commun autour du feu.
Une fois installés, nous avons profité du site et un groupe est descendu à la crique située 800m plus bas pour remplir les bouteilles d'eau vides (et se doucher!). Puis, nous nous sommes installés sur les roches pour prendre l'apéro tout en profitant d'un coucher de soleil magnifique. Retour au campement pour réchauffer notre dîner puis nous sommes retournés aux roches pour observer les étoiles, plus particulièrement la voie lactée. Les plus téméraires se sont levés aux aurores pour admirer le lever de soleil (je n'en fais pas partie !).
Le lendemain, nous avons démonté nos carbets bâches individuels et nous sommes redescendus tranquillement, allégés de quelques kgs... La descente a donc été plus rapide, 1h30 au lieu des 2h de la veille.
Cette randonnée est finalement plutôt accessible, notamment aux enfants s'ils ne sont pas trop chargés. Le dénivelé est faible (70m sur les derniers kms) et le site de bivouac est dégagé et plutôt bien entretenu par les randonneurs de passage. Il est tout à fait possible de faire l'aller-retour sur la journée mais le coucher et le lever du soleil restent selon moi, des moments à ne pas manquer.
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